Christophe Guilluy, géographe et essayiste, était l'invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1, le 2 novembre dernier. L'entretien tournait autour de son livre Les Dépossédés paru chez Flammarion. L'auteur note que le tournant de la mondialisation qui date des années 80 du siècle dernier n'a pas seulement frappé la classe ouvrière. Celle-ci a bien sûr été en première ligne du fait de la désindustrialisation de la France, mais aussi de presque tout l'Occident ; mais c'est en réalité toute la classe moyenne qui s'est trouvée défavorablement touchée par un phénomène rampant d'exclusion et de « dépossession » ! Cette dépossession Christophe Guilluy juge très justement qu'elle a de multiples aspects : économique, géographique, culturel... Il donne l'exemple des enfants des classes moyennes du littoral atlantique, au sens propre, chassés de leur région d'origine par la hausse des prix de l'immobilier provoquée par l'acquisition massive de résidences secondaires.
Mais pour aller plus loin que l'auteur, il nous semble que la dépossession la plus grave qui ait frappé les classes populaires a été – est toujours – la dépossession de leur religion !
Chacun sait que la religion est la seule base solide pour construire une véritable culture populaire. Sans elle cette culture est condamnée à disparaître ou, au mieux, à dégénérer dans un folklore simpliste.
Aujourd'hui plus que jamais les classes populaire et moyenne ne pourront se ressaisir de leur destin, regagner leur autonomie, que par un retour à la religion de leurs pères.
R.A.