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Faut-il entériner la libanisation de la France ?

Dernière mise à jour : 18 juin 2022

Les résultats des dernières élections présidentielles ont fait apparaître un phénomène ancien, mais longtemps minimisé : le vote communautaire. Suivant les différentes enquêtes, le vote des citoyens de confession musulmane s'est concentré sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon à hauteur de de 60 à 70 % !


Pourtant on connaît la distance abyssale qui sépare les conceptions de ce candidat en matière de mœurs (au sens large) avec celles de cette fraction de l'électorat. On doit donc faire l'hypothèse – hautement probable – que nous sommes face à un vote de type communautaire, semblable à celui qui reste dominant au Liban. Dans ce pays, l'immense majorité des électeurs vote en suivant les consignes données par les différents chefs de communautés : chrétiens maronites, druzes, chiites, sunnites... Les oppositions partisanes existent, mais elles ne font que se superposer à la division communautaire qui reste première. Cette division est de plus renforcée par les institutions elles-mêmes, en particulier par ce qu'on appelle le « pacte national » qui dispose que le président de la république sera chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le président de la chambre chiite, etc... Si ce système est parfois cause d'immobilisme, c'est en fait principalement à cause d’immixtions étrangères. Ainsi la crise économique actuelle résulte essentiellement de l'ingérence états-unienne qui a pour cible la présence du Hizbollah au sein du gouvernement. En réalité cet équilibre assure la plupart du temps une cohabitation des communautés et un respect réel des minorités.


Pourrait-on envisager quelque chose de similaire en France ? Existerait-il de semblables ensembles communautaires ?


A priori, il semble que l'on doive répondre par la négative. L'individualisme en apparence dominant semble exclure ce type de solution. Toutefois, nous avons noté au début de ce texte que c'était bien le cas pour les électeurs musulmans. Le vote catholique à l'inverse reproduit sans grande différence le vote national comme nous l'avons vu ici. Cependant cet éclatement masque un clivage générationnel ; les jeunes catholiques s'orientant largement vers le vote « identitaire »: Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan.


L'avenir appartient donc peut-être à des institutions qui entérineraient l'existence en France de cinq communautés dont les poids pourraient être estimés avec une meilleure précision : catholiques, musulmans, protestants, juifs auxquels il faudrait ajouter la religion laïque si précisément décrite par Vincent Peillon.


Chacune des communautés aurait ainsi les moyens de défendre des points qu'elles considéreraient comme essentiels et en parallèle de construire avec les autres groupes des compromis acceptables : idée à creuser. Il demeure une certitude : la loi de 1905 écrite pour imposer la république à une population française majoritairement catholique et royaliste ne correspond plus à la réalité sociale du pays. Elle ne sert qu'à masquer avec une grande hypocrisie des problèmes qui sont à même de conduire à une future explosion et à pérenniser la domination d'une des communautés aujourd'hui minoritaire.

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