En novembre 2021, après de longues tractations paraissait une « nouvelle » traduction du missel romain de 1969. Comme souvent et conformément à l'expression italienne suscrite ce nouveau texte pose de multiples problèmes. Il y a plus grave que l’horripilante manie de rajouter « sœurs » à toutes les formules [et en attente de modifier le texte des lettres de Saint Paul].
En effet après l'écoute de la parole de Dieu, la partie à proprement parlé sacrificielle commence immédiatement suivie par la prière sur les offrandes ; et là une surprise nous attend.
L'ancienne traduction avait réussi l’exploit incroyable de donner « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde » en lieu et place du latin « Suscípiat Dóminus sacrifícium de mánibus tuis ad laudem et glóriam nóminis sui, ad utilitátem quoque nostram totiúsque Ecclésiæ suæ sanctæ ». Formule inchangée par rapport au missel antérieur à la réforme de 1969.
Dans le souci a priori louable de présenter une formule plus fidèle, le nouveau texte français devient ainsi : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Église ». En première analyse , il est évident que le texte est incomparablement plus proche de l'original. Il comporte pourtant deux lacunes effarantes : les deux derniers mots du latin ne sont pas traduits.
« Léger » oubli qui conduit à l'omission que l’Église est celle de Dieu et donc qu'elle est sainte ! Il n'eut pas été beaucoup plus long de donner « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute sa sainte Église ». Google traduction y parvient pourtant directement.
Dans des cas semblables, il est toujours délicat de choisir entre incompétence et malveillance.
R. A.