Est-ce vraiment nouveau ?
La matinale de France culture, ce jour, revenait de re-chef sur le conflit en Europe orientale. Au dire des intervenants, l'attaque russe serait « sans précédent » depuis 1945 et inaugurerait, de ce fait, une ère nouvelle.
Point de vue vraiment surprenant puisqu'il y a un parallèle évident entre la guerre d'Irak en 2003 dite opération « Iraqi Freedom », d'une part et l'assaut de l'Ukraine par les forces russes, d'autre part. Il apparaît cependant quelques différences : l'Irak ne représentait aucune menace pour la sécurité des États-Unis, alors qu'une Ukraine membre de l'OTAN en représente réellement une pour la Fédération de Russie. Une autre différence saute aux yeux : l'opération américaine a fait environ 25 000 morts civils (source Iraqi body count) dans sa phase active , pour l'heure l'ONU évoque quelques dizaines de morts en Ukraine. Le niveau réduit de ces pertes malheureuses, montre évidement que cette limitation de la violence envers les civils est un des objectifs stratégiques de l'armée russe.
Ce parallèle interroge sur la différence de traitement de ces deux événements similaires. Nul drapeau Irakien projeté sur la tour Eiffel, pas d'appel aux dons, une émotion des plus réduite dans la presse de grand chemin, pas de sanctions pour les agresseurs !
Il y a deux raisons possibles pour rendre compte de cette dissemblance : il peut s'agir une servilité vis à vis de nos maîtres États-uniens, ou d'un racisme inconscient qui exige un traitement spécial pour les peuples européens. Il est également envisageable qu'il y ait convergence des deux phénomènes. Nous opterons cependant plutôt pour la deuxième cause, ou du moins, sur sa prédominance.
En effet, dans le même mouvement, « l'Europe » a décidé d'activer la directive « relative à la protection temporaire » adoptée en 2001, mais jamais mise en œuvre jusqu'alors. Non mise en œuvre pour les réfugiés syriens en 2015, non mise en œuvre pour les réfugiés afghans en 2021...
Comprenne qui voudra !
